Ces 10 dernières années, j’ai évolué dans le monde de la cybersécurité. J’ai eu le plaisir de réaliser de multiples missions de Paris à Genève en passant par Dakar, Abidjan, Tunis et Kinshasa.
Tout au long de ma carrière, les profils féminins n’étaient pas réellement représentés. Effectivement seulement 24% de la main-d’œuvre mondiale en cybersécurité est composée de femmes.
En ce jour de la Journée internationale des droits des femmes, je souhaitais partager quelques conseils que j’ai appris pour poursuivre dans cette voie.
- La curiosité est la mère de la science
Je n’ai pas choisi la cybersécurité par passion mais plutôt par stratégie. Je savais que ce domaine allait prendre de l’ampleur et que la demande en compétences allait s’accroître. Je me suis donc beaucoup renseignée sur les différents métiers et domaines. La passion, elle, est venue après. S’entourer d’experts, les écouter et surtout poser beaucoup de questions est essentiel pour un meilleur apprentissage.
2. L’importance du mentorat
Il n’est pas évident d’intégrer un nouveau domaine d’activité. J’ai eu la chance d’être accompagné tout le long de ma carrière par des professionnels de la cybersécurité mais pas que .. pour m’encourager à prendre et à rester dans cette voie. Le rôle du mentor n’est pas de vous dire ce que vous devez faire mais plutôt de vous dire que vous pouvez le faire. Je suis très heureuse d’avoir pu croiser leur chemin.
3. Votre réseau, une communauté essentielle
Que vous souhaitez devenir analyste, architecte ou consultant en cybersécurité, il est essentiel de vous entourer et de vous inspirer de vos pairs. La communauté cyber quelques soit sa localisation est une communauté très engagée et ouverte. J’ai la chance de faire partie de plusieurs associations, consortiums et le plaisir de participer à plusieurs évènements qui rassemblent tant de monde. S’appuyer sur une communauté facilite la montée en compétences et multiplie les opportunités d’emplois.
4. Prendre de la place pour créer plus de représentation
Très timide et plus confortable dans l’ombre, je me suis rendu compte que mon rôle en tant que professionnelle de la cybersécurité était également d’encourager d’autres profils et plus particulièrement d’autres profils féminins à faire carrière dans le domaine de la sécurité de l’information. J’ai donc décidé d’arrêter de me cacher. Mes dernières initiatives m’ont sorti de ma zone de confort. Et cela a été très bénéfique ; j’ai croisé plusieurs jeunes femmes que j’ai eu plaisir à accompagner. J’ai pu réaliser des projets à haute valeur ajoutée qui continuent à m’ouvrir des portes. Ma volonté est de montrer à d’autres femmes qu’il est possible de découvrir et d’utiliser son plein potentiel dans un secteur principalement composé d’hommes. Sans s’en vouloir…
5. Se féliciter du chemin parcouru
Je suis passionné par mon travail et très fière de ce que j’ai pu réaliser jusque-là à force de travail tout en restant moi-même. Je ne le dis presque jamais et il m’a fallu du temps pour réaliser que j’en avais le droit.
Il y a encore beaucoup à faire pour l’inclusion et la diversité dans la cybersécurité mais je pense que l’avenir nous réserve de belles choses pour nous les femmes.
A mes pairs féminins, l’ultime conseil que je pourrais vous donner : faites votre place, consolidez votre place en vous appuyant sur des mentors et la communauté cyber mais surtout préparez la place pour les autres.
Nathalie KIENGA
Fondatrice de l’Institut africain de Cybersécurité et Sécurité des Infrastructures
Fondatrice de la fondation Africa Cyber Education
Vice-Présidente de Ciberobs – Make Africa Safe
Membre de l’advisory board de la Fondation Génération Numérique
Consultante internationale en cybersécurité