Source: CIO Mag
Jamais, dans l’histoire contemporaine, le monde n’a fait face à autant de risques de cyberattaques commanditées par des États. A fortiori depuis l’invasion Russe en Ukraine. Incontestablement, ces vagues de cyberattaques auront des répercussions sur nos organisations. Au-delà des récits d’affrontements sur de nombreux théâtres d’opérations, avec son lot déplorable de pertes en vie humaines et de populations déplacées, au-delà des nouvelles formes de trafic engendrées par les sanctions économiques, une autre forme de guerre fait son apparition. Une guerre moderne. C’est aussi ce qui se passe dans la finance digitale, notamment avec les cryptomonnaies.
Dans ce conflit, le recours à la cryptomonnaie est inédit. Et son succès repose sur le principe de monnaie décentralisée, fondée sur des échanges anonymes. Elle ne dépend d’aucune banque centrale et ne porte l’étendard d’aucun pays. De ce point de vue, le Bitcoin, qui est la plus importante des cryptomonnaies, n’est ni pro-ukrainien, ni pro-russe. Et d’un camp à l’autre, son usage n’est pas le même. Pour le gouvernement ukrainien, il s’est caractérisé par un appel aux dons, qui a permis de collecter, en une semaine, plus de 50 millions de dollars en cryptomonnaie. Du côté russe, son usage sera tout autre. Il consistera à contourner les sanctions économiques contre l’Etat, les banques privées et les oligarques, suite à leur bannissement du système international Swift de compensation interbancaire. Mais pas seulement. Il permettra de faire face à la dépréciation du rouble, qui a chuté jusqu’à 30 %. On note d’ores et déjà une ruée vers le Bitcoin, considéré comme une valeur refuge.