Le continent africain fait face à un défi de taille : connaissant une très forte croissance économique (6,9% en 2021) il doit développer son réseau électrique (deux tiers des africains n’y ont pas accès) tout en accompagnant la transition écologique. Mais demeure une solution pour conjuguer ces différents impératifs : celle des smart grids comme l’a récemment expliqué Philippe Wang, vice-président exécutif de Huawei Northern Africa, en marge de la récente COP 27 tenue en Égypte du 6 au 18 novembre.
En effet, intégrant des sources d’énergies renouvelables (très présentes sur le continent) au sein de micro-réseaux qui permettent un échange d’informations continu entre fournisseurs et consommateurs par le biais de NTIC comme l’Intelligence Artificielle (IA) et l’Internet des Objets (IoT), les smart grids ajustent en permanence les flux d’électricité en fonction des besoins réels. De plus, n’étant pas reliés à des systèmes centraux, ils peuvent être implantés dans les zones rurales. Ainsi, ils répondent aux impératifs à la fois d’électrification et de transition écologique du continent africain. Et l’action d’Engie ou d’Huawei le prouve : c’est effectivement par le biais de ces réseaux intelligents que ces deux sociétés usent de l’énergie solaire pour fournir en électricité des villages qui en étaient privés (comme au Nigeria, en Éthiopie ou au Kenya).
Néanmoins, comme le dit le proverbe, ne mettons pas la charrue avant les bœufs ! Effectivement, puisqu’ils sont connectés et reposent sur des NTIC, nul doute que les smart grids vont hélas devenir une cible privilégiée des cyberattaquants. Or des attaques sur ces réseaux d’importance vitale peuvent être dangereuses pour l’économie africaine. C’est pourquoi leur développement doit s’accompagner de forts investissements publics et privés dans les domaines de la cybersécurité et de l’IA. Huawei l’a compris comme en témoigne son programme ICT Academy développant des partenariats avec de multiples universités africaines pour former des milliers d’étudiants du continent dans lesdits domaines. Il faut accentuer ce mouvement afin de conférer aux smart grids une forte cyber-résilience, garantie d’une électrification apaisée et écologique de l’Afrique !
Pascal Coillet-Matillon