Ces derniers jours, le Tchad a accéléré ses efforts pour renforcer sa cybersécurité : deux projets de loi ont été adoptés en la matière et le coup d’envoi de la Stratégie nationale de cybersécurité a été lancé.
Lors de la semaine du 5 décembre, le Conseil national de transition (CNT) a adopté deux projets de loi importants pour renforcer la cybersécurité du pays : le premier ratifie l’ordonnance N°007/PCMT/2022 du 31 août 2022 relative à la cybercriminalité et la cyberdéfense et le second ratifie l’ordonnance N°008/PCMT/2022 du 31 août 2022 relative à la cybersécurité.
En plus de renforcer les instruments juridiques luttant contre la cybercriminalité, ces textes permettent surtout de conformer la législation du pays aux traités internationaux en la matière. Pour le justifier, le ministre de la sécurité publique et de l’immigration Idriss Dokoni Adiker a expliqué qu’« au regard d’autres pays du monde qui ont ratifié les textes internationaux régissant les lois pénales de la cybercriminalité et la sécurité comme l’une des priorités de chaque pays, le Tchad doit emboîter le pas pour s’y conformer ».
Ainsi, ces projets législatifs permettent non seulement une harmonisation de la législation du Tchad avec les législations d’autres pays mais aussi une condamnation d’actes cybercriminels qui n’étaient pas sanctionnés jusqu’à présent.
Parallèlement à ces efforts législatifs, les travaux d’élaboration de la Stratégie nationale de cybersécurité ont commencé le 14 décembre 2022 à N’Djamena. À l’initiative du Ministère des télécommunications et de l’économie numérique et de l’Agence nationale de sécurité informatique et de certification électronique (ANSICE) cette Stratégie vise à trouver les moyens permettant de mieux lutter contre les cybermalveillances car, comme l’a expliqué le ministre des télécommunications et de l’économie numérique, Mahamat Allahou Taher, « plus une société est connectée, plus les risques de cyberattaques sont élevés. »
Élaborée en partenariat avec l’Union internationale des télécommunications (UIT), la Stratégie nationale de cybersécurité se fonde sur des travaux préparatoires d’experts en cybersécurité, lesquels se sont achevés en février 2022. Ceux-ci recommandent notamment d’accélérer la création de data-centers, de renforcer la coopération avec les organisations et institutions internationales spécialisées en cybersécurité, d’envisager la ratification de la convention de Budapest ou encore d’identifier les secteurs critiques du pays pour renforcer leur cyber-résilience.
Pascal Coillet-Matillon