Dans un récent rapport d’évaluation des cybermenaces en Afrique, le Bureau africain des opérations de lutte contre la cybercriminalité d’Interpol a dévoilé les dernières tendances en la matière. Même si l’organisation reconnaît que la majorité des pays du continent a pris la mesure de la situation, elle propose certaines recommandations pour lutter plus efficacement contre la cybercriminalité : « les forces de police de la région africaine ont besoin de mécanismes robustes et bien structurés en matière de cybercriminalité et de cybersécurité. »
Bien que « la majorité des pays africains dispose d’une politique, d’une législation et d’agences adéquates » pour répondre aux cybermenaces, 8 pays ont indiqué qu’ils n’ont pas d’unité dédiée à la lutte contre la cybercriminalité et 7 pays ont déclaré qu’ils ne disposent pas de la législation nécessaire en la matière ainsi que l’observe le rapport.
De plus, l’étude conseille aux pays africains de « continuer à évaluer la législation actuelle en matière de cybercriminalité et de l’adapter aux récents progrès technologiques ». Aussi, elle insiste sur l’importance du renforcement des capacités des unités de lutte contre la cybercriminalité car celles-ci font « partie intégrante de toute réponse gouvernementale ». C’est pourquoi Interpol recommande aux forces de police d’améliorer l’efficacité de ces unités grâce à :
- l’évaluation de leurs capacités
- l’utilisation d’outils comme l’analyse de données massives (Big Data Analytics) et le traçage de crypto-monnaies (crypto-tracing)
- la collaboration avec le secteur privé pour un meilleur partage de l’information et de l’expertise
- l’élaboration de procédures opérationnelles normalisées pour les enquêtes
- la centralisation des outils de criminalistique numérique pour améliorer le transfert de connaissances et l’efficacité
- la création d’une plateforme de formation en ligne pour apprendre à lutter contre la cybercriminalité
Aussi, le rapport insiste sur l’importance des stratégies de prévention et de sensibilisation aux risques cyber : « Si la majorité des pays de la région africaine ont mis en place des initiatives de sensibilisation et de prévention de la cybercriminalité, 10 pays ont déclaré qu’ils n’avaient aucune forme d’initiative de prévention de la cybercriminalité. Il est possible d’en faire plus dans ce domaine afin d’obtenir de meilleurs résultats. »
Enfin, Interpol recommande d’accélérer le développement de partenariats public-privé pour « créer un environnement cyber résilient et fiable ».
Pascal C-M