Les Forces armées du Ghana (GAF) ont annoncé la création d’une direction des opérations de cybersécurité et de guerre électronique qui sera chargée de renforcer la cyberprotection des infrastructures numériques du pays. Et pour cause, même si le Ghana est un bon élève en matière de cybersécurité, celui-ci est victime d’une augmentation des cybermenaces.
Selon la Banque du Ghana, les Ghanéens ont perdu plus de 4 millions de dollars au premier semestre 2023 à cause des fraudes en ligne. Avec l’accélération de la transformation numérique du pays et une population de plus en plus connectée à internet (68% de la population y a accès), les actes cybercriminels comme les vols d’identité, les fraudes financières et l’hameçonnage, ne font qu’augmenter.
Bien que signataire de la Convention de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles et classé en troisième position dans l’index global de cybersécurité de l’Union internationale des télécommunications, le pays souffre encore d’un manque d’investissements dans la compréhension des cybermenaces.
Ainsi, la direction des opérations de cybersécurité et de guerre électronique aura pour mission, en plus de ses activités opérationnelles, de mieux former et sensibiliser « les membres des GAF » afin qu’ils « comprennent les vulnérabilités des cybermenaces et leur impact sur l’état de préparation des missions » a expliqué le vice-amiral Seth Amoama, chef d’état-major de la défense des GAF, pour qui la cybersécurité est aussi importante que la sécurité sur terre, en mer, dans les airs et dans l’espace. « Nous avons la responsabilité de protéger nos données, bases de données, réseaux, infrastructures de communication et autres actifs des GAF » a-t-il ajouté.
En parallèle de cette initiative, les GAF vont aussi créer un War College visant à former les futurs dirigeants militaires et à adapter les doctrines et stratégies de l’armée aux nouvelles menaces. Nul doute que les problématiques cyber y occuperont une place prépondérante.
Pascal C-M