Source: Le Monde
« Depuis un certain temps, nos mouvements ne marchent plus comme avant, les Blancs sont devenus “trop esprit”. Il faut que nous employions les grands moyens (fétichisme et pratiques mystiques) que nous ont laissés nos ancêtres pour avoir le dessus. »
Cette complainte est celle d’un jeune « brouteur », comme l’on surnomme en Côte d’Ivoire les cyberarnaqueurs. Elle est rapportée par l’anthropologue ivoirien Paulin Konan, chargé de recherches à l’Institut national de santé publique (INSP), dans une étude collective récemment parue dans L’Information psychiatrique (Cybercriminalité et occultisme chez des adolescents ivoiriens). Un autre escroc en ligne cité dans l’enquête témoigne aussi : « Je suis obligé “d’attacher” les Blancs pour qu’ils puissent m’envoyer l’argent sans se rendre compte. Ils sont devenus beaucoup plus prudents maintenant. »