Comme l’observe une récente enquête de la société KnowBe4 Africa, « les escroqueries en ligne restent une menace pernicieuse et malveillante qui nécessite vigilance et sensibilisation ». Et pour cause, 40% des internautes africains interrogés sont « tombés dans le piège d’une escroquerie en ligne ».
Pour réaliser cette enquête « sur le problème croissant des escroqueries en ligne et […] la manière dont ces menaces omniprésentes affectent les gens à travers l’Afrique », le cabinet de conseil en cybersécurité a interrogé 800 personnes vivant au Maroc, en Afrique du Sud, au Kenya, au Botswana, au Nigeria, au Ghana, en Égypte et à l’île Maurice.
Parmi ces internautes africains, 40 % ont été victimes d’une escroquerie en ligne, 33 % en ont rencontré une, 19 % n’ont jamais été victimes de ce type d’arnaque et 8 % ne savent pas de quoi il s’agit. Aussi, cette enquête qui se concentre « sur les facteurs qui font qu’une personne est finalement victime d’une escroquerie » démontre que « 43 % des victimes […] étaient distraites et multitâches lorsqu’elles sont tombées dans le piège ».
En outre, cette étude met en exergue les différences entre les pays concernant à la fois le mode opératoire de l’escroquerie et les conséquences émotionnelles chez les victimes. Ainsi, on apprend qu’ « au Nigeria, les réseaux sociaux sont la principale forme de contact pour une escroquerie (32 %), tandis que le courrier électronique est en tête en Afrique du Sud (28 %) ». On peut aussi lire que « les émotions ressenties varient d’un pays à l’autre, la plupart des personnes interrogées avouant se sentir naïves ou embarrassées, ou encore en colère. Au Maroc, la principale émotion ressentie est la colère, tandis qu’à Maurice, c’est la perte de confiance. »
Ces « émotions ressenties » ne sont pas anodines puisque « la plupart des personnes interrogées ont mis plusieurs mois à se remettre d’une escroquerie en ligne ». C’est pourquoi l’enquête consacre toute une analyse de l’impact psychologique des cyber-escroqueries : « Alors que près de 8 % des répondants ont déclaré que le fait d’être victime d’une attaque n’avait eu aucun impact, […] la majorité d’entre eux pensent que le fait d’être victime d’une escroquerie a eu un effet sur leur bien-être psychologique. Plus de la moitié des répondants (53 %) ont ressenti un impact important ou très important et 18 % un impact psychologique assez important ». Les émotions ressenties sont, entre autres, la colère (40%), la gêne (39 %), la perte de confiance (36%), la honte (25%), l’anxiété (16%), la culpabilité (16%), la peur (15%). Aussi, 20% se disent traumatisés.
Enfin, l’enquête démontre que les escroqueries financières ont touché 48 % des personnes interrogées, suivies par les escroqueries à l’investissement (30 %) et les escroqueries aux cryptomonnaies (29 %). Les autres arnaques concernent l’usurpation d’identité de marque (28 %), le vol d’informations (24 %), les achats en ligne (21 %) ou encore les fausses offres d’emploi (21 %). Il y a aussi les « escroqueries nigérianes » (17%), l’usurpation d’identité d’un proche (18%) ou des forces de l’ordre (7%), les faux avis d’imposition (6%), l’escroquerie sentimentale (13 %), l’arnaque à la loterie (15 %), etc.
Pascal C-M