Le Nigeria adopte une politique nationale de la blockchain

En novembre 2019, le Président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a lancé une ambitieuse politique de numérisation du pays : la « politique et stratégie nationales d’économie numérique ». Depuis, le gouvernement adopte de nombreux projets permettant d’accélérer la transformation numérique du Nigeria dont celui, très récent, visant à faire de la blockchain un véritable pilier du développement économique.

Mercredi 3 mai, le Conseil exécutif fédéral du Nigeria a approuvé la politique nationale de la blockchain comme l’a rapporté le ministère fédéral des Communications et de l’Économie numérique dans un communiqué. Cette politique s’inscrit dans les objectifs du 7e pilier de la « politique et stratégie nationales d’économie numérique » se concentrant sur les technologies émergentes. De plus, le processus d’élaboration de cette politique a impliqué une forte collaboration public-privé.

Ainsi que l’observe le communiqué, « la vision de la politique est de créer une économie alimentée par la blockchain qui soutient les transactions sécurisées, le partage de données et l’échange de valeur entre les personnes, les entreprises et le gouvernement, renforçant ainsi l’innovation, la confiance, la croissance et la prospérité pour tous. La mise en œuvre de la politique nationale de la blockchain aura un effet positif sur les secteurs public et privé du pays. »

Et pour cause, selon une récente étude sur la blockchain publiée en 2020 par PricewaterhouseCoopers et intitulée Time for trust : The trillion-dollar reason to rethink blockchain, 1,76 billion de dollars pourraient être générés par cette nouvelle technologie dans les 10 prochaines années. C’est pourquoi, comme l’explique le communiqué, d’autres pays comme le Royaume-Uni, la Suisse, l’Estonie, Singapour, les Émirats arabes unis ou encore le Danemark ont déjà adopté des politiques nationales de la blockchain.

« La technologie blockchain a le potentiel de révolutionner de nombreux secteurs, de la finance aux soins de santé en passant par les transports et la gestion de la chaîne d’approvisionnement. La technologie blockchain rend les transactions plus transparentes, plus fiables et plus efficaces, et elle peut permettre de réaliser des économies considérables et d’améliorer l’expérience des utilisateurs. En outre, la technologie blockchain peut stimuler l’innovation, améliorer les services publics, créer des opportunités d’emploi et stimuler la croissance économique » observe le communiqué.

La mise en œuvre de la politique nationale de la blockchain sera supervisée par un comité de pilotage multisectoriel et coordonnée par l’Agence nationale de développement des technologies de l’information sous la supervision du ministère fédéral des Communications et de l’Économie numérique.

Enfin, le Conseil exécutif fédéral a demandé aux organisations compétentes d’élaborer des instruments normatifs pour réglementer le déploiement de la blockchain dans l’économie. Ces organisations sont, entre autres, l’Agence nationale de développement des technologies de l’information, la Banque centrale du Nigeria, la Commission nationale des universités ou encore la Commission des communications du Nigeria.

Pascal C-M